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Al Andalus par le Camino Mozarabe

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(26 août 2022)
Auteur.trice.s: El peregrino cangrejo

Découvrir la civilisation d’Al andalus, c’est comme entreprendre le Camino Mozarabe :

Il faut être prêt pour un long chemin, où on abandonne un peu la vie contemporaine, on laisse ses certitudes à la maison, on reste à l’écoute des pierres, de la nature, des musiques qu’on entend dans les villages.

De 711 à 1492 sur le Camino Mozarabe, Islam et chrétienté se sont côtoyés, affrontés, mélangées.

Résumer la longue et complexe histoire d’Al andalus est une gageure.

Son historiographie demeure un sujet polémique, particulièrement en Espagne, où des interprétations antagonistes s’affronte au grès des idéologies contemporaines.

Comment rendre compte de cette civilisation disparue, qui dura huit siècles ?

Cette présente publication et les liens que nous vous proposons permettront d entrevoir la richesse de cette civilisation disparue, mais partout présente sur le Camino Mozarabe.

En évitant les graves erreurs trop souvent commises, avec quelques repères, et des portraits de personnages ou de lieux emblématiques.

Un peu d’histoire :

On commencera par la chronologie résumée (qu’on pourra approfondir en se plongeant dans les ouvrages de la Bibliographie) , afin d’éviter de confondre les époques dans cette longue histoire, avant de préciser quelques notions indispensables pour comprendre la civilisation d’Al ANdalus et son histoire compliquée.

Apparaissent immédiatement plusieurs complexités :

Les communautés :

Au-delà de la distinction entre Islam et Chrétienté, Al Andalus était un mosaique de groupes et communautés à ne pas confondre ; citons notamment :

  • Les communautés présentes dans la péninsule ibérique  avant l’arrivée des arabo-berbères : la péninsule était politiquement dominée par les rois wisigoths, qui avaient succédé seulement deux siècles auparavant à l’Empire romain et ses descendants locaux. Une unification fragile, où les chrétiens romanisés christianisés depuis des siècles de Mérida (comme en témoigne le très ancien pèlerinage a Santa EUlalia de Mérida) avaient peu en commun avec les barbares wisigoths fraichement christianisés, soumis aux croyances arianistes.

Les conquérents arabo-berbères auraient profité de ces divisions pour conquérir, avec peu de cavaliers, l’ensemble de la péninsule ibérique, en seulement 3 ans, presque par hasard.  

  • Les nouveaux arrivants : on parle de la conquête de l’Espagne, alors que dès le début, les berbères comme Tariq jouèrent un rôle majeur dans la conquête et la gouvernance d’al Andalus, s’opposant constamment aux arabes syriens omeyyades ou yéménites: les émirs berbères se révoltèrent souvent contre les califes ou leurs voisins arabes.

Trois siècles après la conquête, ceux-sont encore des berbères, venus de la lointaine Marrakech qui envahirent à deux reprises al Andalus, avec les Almoravides (1085 1145) puis les Almohades (1147 – 1238).

Deux nouvelles véritables invasions, où des berbères venus du désert brulèrent des bibliothèques, souvent considérés comme rigoristes, pourchassèrent les philosophes et scientifiques, et faillirent mettre fin à la civilisation d’al Andalus. Certains historiens attribuent à ces invasions l’émigration des Mozarabes vers le Nord chrétien.

Nouveau paradoxe, c'est sous la domination Almoravide qu'Al andalus produisit ses plus grands philosophes, médecins, poètes.

Une période longue :

Ces communautés évolueront sensiblement au cours de ces 8 siècles (nous sommes plus proches du Royaume de Grenade que celui-ci de la conquête arabe du 8e siècle)

  • Certains chrétiens se convertirent très vite à la nouvelle religion : ce sont les Muladis. Des princes wisigoths se convertirent immédiatement, et furent établis comme gouverneurs de plusieurs régions par les nouveaux conquérants, sans leur livrer bataille.

Au fil des générations, le Muladis devinrent majoritaires dans la population d’origine autochtone. Ils évitaient ainsi de payer l’impôt dû par les non-musulmans selon le statut des dhimmis, et étaient séduits par les attraits de la nouvelle civilisation (sciences, arts, langue,…).

Ceux demeurés chrétiens, les Mozarabes, pouvaient pratiquer leur religion, obéissaient à leur propres lois et hiérarchie religieuse, mais finirent par émigrer au XIe siècle, quand la pression des royaumes chrétiens sur Al Andalus rendit leur situation intenable.

Après la conquête de l'ensemble de la Péninsule par les rois Catholique, une période de près de deux siècles s'ouvre, pendant laquelle la population et la culture d'origine arabo-berbère conserva une forte présence. Les musulmans furent porcés à se convertir et devinrent des mudejares,dans les royaumes chrétiens avant la reconquête, puis des "moriscos". Forcés d'abandonner leurs coutumes (vêtements, langue,..), il conservèrent une influence importante sur la société, l'économie, les techniques et les arts espagnols.

Certains devinrernt évèques, ils construisirent de magnifiues. églises en style "mudéjar" pour attester de leur freveur catholique (en vain, puisque les Moriscos furent tous expulsés en 1609).

 

Seule conclusion de ce rapide panorama : Al andalus fut une période ou différentes communautés religieuse et ethniques vécurent ensemble, se mélangèrent par le sang, la langue, les modes de vie, la gastronomie, les croyances, et s’affrontèrent souvent en guerres civiles, révoltes, massacres.

Une période féconde, une civilisation originale, qui se distingue des autres mondes chrétiens et musulmans médiévaux, qu'elle influença en se faisant "passeur de cultures".

Le Camino Mozarabe raconte admirablement ces histoires entres Arabes et Berbères, Muladis et Mozarabes, les merveilles produites par cette civilisation et les terribles événement qui s’y déroulèrent.

Quelques exemples :

Les merveilles architecturales arabo-berbères qui parsèment le Camino Mozarabe témoignent d’abord du raffinement, de la technicité d’Al andalus :

 Grenade, qui fut fondée et dirigée par les berbères ziris, cinq siècles avant la construction de l’Alhambra par la dynastie Nasride : l’Alhambra n’est pas seulement une splendeur esthétique, elle cache aussi des significations mathématiques, et révèle des techniques céramistes et de maçonnerie très raffinées.

Cordoue, plus grande ville d’Europe au Xe siécle (avec Constantinople), capitale du califat des musulmans du monde. Sa Mosquée par sa sobriété est une œuvre spirituelle, une représentation de l’éternité qui émeut et bouleverse le visiteur de toute religion.

Alcaudete ou  Alacala la real, places fortes berbères, témoignent elles des affrontement guerriers entre taifas (royaumes) musulmans, des alliances compliquées entre  rois chrétiens et émirs.

Magacela raconte à la fois la conquête d'e Fernando III et l'expulsion finale de la population morisque en 1610.

QUelques rencontres célèbres sur le chemin du temps :

On croisera tout au long du Camino Mozarabe les évocations de personnages illustres, qui incarnent le niveau de raffinement scientifique, philosophique, artistique, de la civilisation d’Al andalus : certains sont bien connus, pour avoir été des passeurs entre savoirs antique et l’Occident, précurseurs des lumières, comme Averroes, Maimonide, AL Idrissi mais aussi l’étonnant Ibn al Sid al Badawalsi au parcours romanesque.

 

Les villages des Alpujarras racontent eux la terrible guerre civile qui ensanglanta en 1567 le royaume de Grenade et conduisit à la première épuration ethnique de l’ère moderne.

Malgré les tentatives désespérées des élites morisques chrétiennes, l'opposition des nobles et du Pape, cette histoire se termina parla déportation de l’ensemble de la population d’origine morisca, avant l’expulsion finale de 1609, quatre générations après la reconquête de la Péninsule.

L’héritage andalou :

En Espagne, les débats sur l’héritage de la domination musulmane dans la société, la population, la culture sont violents.

Certains la minimisent, cherchant à démontrer que l’Espagne n’a jamais été réellement conquise par les arabo-berbères, très peu nombreux, et que l’épuration ethnique de 1609 1610, au nom de la pureté de la race, a débarassé l’Espagne de son ascendance musulmane.

D’autres revendiquent l’ascendance de cette civilisation sur les modes de vie, la musique, la cuisine, la langue espagnole, avec une nostalgie pour une époque féconde, où le vizir était Juif, le philosophe néo-platonicien était arabe, le roi protecteur de tous ses sujets était chrétien.

 

 

 

Localisation

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Liens

Document : LA Guerra de Granada de Felipe II contre les morisques. par Diego Hurtado de Mendoza :

https://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/guerra-de-granada-hecha-por-el-rey-de-espana-don-felipe-ii-contra-los-moriscos-de-aquel-reino-sus-rebeldes-historia-escrita-en-cuatro-libros--0/html/fee8dfa0-82b1-11df-acc7-002185ce6064_2.htm

 

Histoire des Mores mudejars et Morisques, Arabes d'Espagne. Albert de Circourt Paris 1847

https://books.google.fr/books?id=dSAEAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

 

L'ordre ALmohade : Passionnante historiograpie des Almohades :

https://books.openedition.org/pumi/12036?lang=fr

Tuito en anglais célébrat l'héritage d Al andalus, facon XXIe sècle . Partiel, photos discutables, mais les faits sont exacts. A voir :

https://fb.watch/fH0iE3Fou1/